Choc au Musée d'Athis
Filmée dans un (vrai) avion loué 18.000 euros auprès du musée d'Athis-Mons, la vidéo destinée à relancer le magazine « Choc » se présente comme un film faussement amateur. On y découvre, parmi une cinquantaine de figurants, les démêlés aériens et éthyliques d'un faux Jean-Luc Delarue, ressemblant à s'y méprendre au véritable animateur. Le tout est délibérément mal filmé, comme par le truchement d'un téléphone portable. Difficile pourtant de s'y méprendre, surtout lorsque le faux Jean-Luc Delarue, filmé pieds nus et en survêtement, arrache le bras d'un voyageur et entreprend, comme il est supposé l'avoir fait jadis avec un saumon de Norvège, de l'utiliser pour matraquer quelques malheureux occupants de l'avion. « C'était clairement un spectacle de Grand-Guignol », insiste Georges Mohammed-Chérif. La signature du film est sans ambiguïté : « Si c'était vrai, ce serait dans «Choc». » Mais Jean-Luc Delarue assigne le magazine au tribunal de Nanterre, réclamant 100.000 euros pour « atteinte au droit au nom » et « utilisation de son image à des fins commerciales ». Le 23 mars, il obtient 15.000 euros de dommages et intérêts et le retrait immédiat du film du site choc.fr. Même si le procédé - utiliser les dérapages personnels d'une vedette du petit écran pour assurer la promotion d'un produit - reste sujet à questionnement, « Choc » et Buzzman surgissent comme les grands gagnants de l'opération : pour un coup total de production et d'achat d'espace estimé entre 50.000 et 100.000 euros, la fréquentation du site de l'hebdomadaire a crû le premier jour de 700 % avec 1 million de pages vues. Sans parler des reprises dans la presse et des invitations dans une vingtaine d'émissions de télévision. A l'arrivée, Georges Mohammed-Chérif estime les retombées médiatiques de l'opération à l'équivalent de « 1 million d'euros en achat d'espace TV ».
Les Echos
