SOUVENIRS de 1946.….

Août 1946...On commençait à oublier la guerre, enfin on essayait car il y avait encore beaucoup de restrictions. Mais on était libre et ça, ça n’avait pas de prix.
C’est à cette époque que je me suis mariée ce qui, en réfléchissant bien, était bien courageux de notre part et pour cause ! En tout premier lieu, on ne trouvait pas à se loger. Pendant six ans, si la construction avait été mise en veilleuse, la démolition par contre était allée bon train ! En second lieu, il n’était pas facile de trouver des meubles, de la vaisselle etc…enfin tout ce qui est sensé faire le bonheur d’un jeune couple ! Notre jeunesse aidant, nous n’avions pas tellement pensé à tout ça !
Heureusement, d’autres y pensaient pour nous : parents, amis. Et voilà comment nous nous sommes trouvés nantis « provisoirement » d’un joli petit logement au deuxième étage d’une grande villa occupée par un couple d’amis sur le haut d’ATHIS.

Nous habitions donc Grande Rue (qui a vraisemblablement changé de nom maintenant) . Notre petit logement ressemblait certainement à celui de Mimi Pinson (enfin comme je me l’imagine). C’était adorable et nous avions une vue imprenable sur toute la vallée de la Seine. Pour aller travailler, nous descendions à la gare d’ABLON située beaucoup plus près de chez nous que celle d’ATHIS.

Toute cette partie d’ATHIS était très agréable; il y avait de jolies villas et on aurait pu se croire à mille lieues de PARIS. C’était un peu la campagne. Tous les jours j’allais à la ferme qui se trouvait également Grande Rue et j’achetais les deux litres de lait qu’on m’obligeait à consommer chaque jour en tant que future maman…moi qui n’aime pas le lait. Je ne sais si cette ferme existe encore. Je me souviens que l’entrée me semblait belle et très ancienne.
Nous nous plaisions beaucoup dans ce quartier pourvu de s commerces indispensables : boulangerie, épicerie, boucherie, pharmacien. Faire les courses constituait une agréable promenade. Nous n’étions pas gênés par les voitures, il y en avait si peu…

Nous avons quitté ce petit paradis début 1948, la municipalité de JUVISY ayant mis à la disposition des sinistrés des appartements agencés dans l’ancien collège St Charles ou plutôt dans ce qu’il en restait…Logement provisoire aussi en attendant un plus bel appartement dans notre ancien quartier « Voltaire, Avenue de l’Orge, Avenue du Miroir ».
Souvenirs d’antan, mais bons souvenirs.

Geneviève      Montpellier, le 16 octobre 2007