Les idées avancent, leur réalisation moins... C'est en substance le slogan devenu leitmotiv des habitants des communes de Villejuif (Val-de-Marne) et de Juvisy-sur-Orge (Essonne), toujours en attente de la mise en place d'une desserte de tramway aux abords de leurs communes. Devant des retards liés aux prises de décision sur les financements du projet, près de 300 000 habitants de ces secteurs concernés se mobilisent pour "attirer l'attention de l'opinion publique quant à la réalisation de ce projet".

Une longue aventure...
A l'origine de cette mobilisation, il y a une situation géographique exceptionnelle regroupant treize villes (neuf dans le Val-de-Marne et quatre dans l'Essonne) dont la population avoisine 360 000 habitants. Avec 130 000 emplois, ce pôle, le deuxième, par le nombre d'emplois, d'Ile-de-France est éclaté sur plus de 700 hectares et compte d'importantes entreprises (Belle-Epine, aéroport d'Orly, marché de Rungis).

Soucieuses d'organiser plus efficacement les déplacements publics, les communes, au premier rang desquelles Chevilly-Larue et Villejuif, se sont regroupées pour créer l'Association pour le prolongement de la ligne n° 7. L'objectif de ce projet - inscrit au contrat de plan Etat-Région 2000-2006 - est d'obtenir la création d'un tramway pouvant relier les différentes communes dans ce secteur.

... qui peine à démarrer
"Ce chantier est un atout pour ce secteur, précise Christian Hervy, maire PCF de Chevilly-Larue et président de l'Association pour le prolongement de la ligne de métro n° 7." Seul hic : les financements tardent à suivre. "Les problèmes administratifs qui se posaient jusqu'à présent sont en bonne voie d'être résolus. Il est primordial d'achever les études permettant de finaliser la convention de financement et de commencer les travaux, explique Christian Hervy. Notre campagne de communication (lancée à grande échelle en Ile-de-France, ndlr) a pour but de mobiliser l'opinion publique sur le bouclage du financement . Le budget actuel ne permet pas au tramway de rejoindre Athis-Mons, comme c'était prévu au départ, mais d'aller jusqu'à Rungis. Le contrat de plan prévoyait 228,75 millions d'euros de budget, contre 183 millions disponibles aujourd'hui. Cela représente une différence de plus de 45 millions d'euros."

Selon l'association, le problème pourrait se résoudre dans le cadre de l'élaboration du contrat de plan 2007-2013. "L'Etat semble prêt à s'engager à clore le dossier", conclut Christian Hervy. A moins qu'il ne prenne quelques nouvelles années de réflexion.