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Balade dans Athis-Mons (91200), Juvisy sur Orge (91260) et Paray-Vieille-Poste (91550) FRANCE

Les souvenirs de Geneviève (7) : Enfance et adolescence

TOUJOURS DES SOUVENIRS……..
Enfance et adolescence -

Alors que ma jeunesse a toujours été bercée de récits de guerre, (celle qu’on a appelé la Grande Guerre de 1914-1918 avait tellement marqué les soldats ) quelques années après notre arrivée à Juvisy-Athis, on a commencé à parler d’une prochaine guerre !

Heureusement, entre temps, nous avons eu quand même un peu de répit et notre enfance a pu se dérouler normalement.
Venant de PARIS, nous nous sommes donc retrouvés dans un Pavillon de banlieue, au bord du Mort-Rû, où nous avions un jardin, un poulailler, un chat, un chien, enfin tout ce dont rêvent des petits parisiens. Pour mon frère et moi, c‘était le Paradis. Mon père avait été élevé à ATHIS chez une nourrice, jusqu‘à l‘âge de cinq ans à peu près et pour lui, c’était la campagne. Pour nous aussi il faut bien l’avouer.
Nous avions la chance d’avoir une mère qui restait à la maison ce qui, à l’époque, était très fréquent, et nous permettait une vie de famille agréable.

Comme pour les enfants du XXIème siècle, notre vie se partageait entre l’école et les jours de congés. Tout d’abord le jeudi (et non le mercredi.). Ce jour-là, après avoir fait les devoirs, nous allions souvent nous promener au Parc à Juvisy. Ce parc était en partie privé, mais les riverains avaient une clef et une brave dame amie de ma mère, nous ouvrait la porte ! C’était tout juste permis sans doute, mais bon ! Je ne sais si ce parc est toujours ouvert au public ? Après avoir monté quelques marches, on arrivait « en haut du parc » comme on disait ! Là se trouvait un très grand bassin et c’était formidable de pouvoir faire trempette ! Et puis, il y avait les grottes dans lesquelles nous pouvions jouer à cache-cache et d’où coulait en permanence une eau de source très claire et très fraîche. Tellement fraîche et pure qu’on en rapportait pour boire à la maison le soir….Nous passions un après-midi merveilleux. Les mamans, pendant ce temps, tricotaient assises sur des pliants et…bavardaient ! En bas du parc, une grande prairie ouverte à tous nous permettait de nous défouler ! Et on pouvait admirer ces statues nichées dans le mur du fond. On disait que le parc avait été construit sous Louis XIV qui désirait avoir un château à cet emplacement …est-ce vrai ? Pourquoi pas ?

Le dimanche notre promenade consistait à aller sur les bords de la Seine et à aller à la pêche quand c’était permis. Alors on pique-niquait au bord de l’eau et…. on achetait du poisson en revenant parce que mon père - qui adorait la pêche - ne prenait jamais aucun poisson !
Pas de voiture au début, pas de télévision bien sûr et pour cause ! Mais par contre, les jeux de société étaient de règle. Et le jeu de croquet dans le jardin ! En avons-nous fait des parties ! La vie était calme mais on y était habitué.

Ensuite, devenus jeunes adolescents, nous avons habité Avenue du Miroir. Nos études commençaient à devenir sérieuses et l’année scolaire 1938/1939 nous prenions le train tous les jours pour aller à Paris. Nous retrouvions des amis de Juvisy, Athis, Ablon, Villeneuve-le-Roi ! C’était presque le ramassage scolaire ! Quelle vie agréable alors la vie d’étudiants ! Nous étions tous gais malgré ces fichus bruits de guerre; Nous étions jeunes et les soucis nous passaient au-dessus de la tête. En ai-je fait des monômes! Je n’en ai pas raté un ….des examens, si… Mon premier monôme était très sérieux : il s’agissait d’aller en foule poser la première pierre d’un monument à la gloire de la Faluche ! Faut le faire ! Moi qui venais d’une école libre où je ne l’étais pas, j’appréciais un peu trop ma liberté toute neuve. C’est qu’à cette époque, la liberté pour les filles n’était pas monnaie courante et mon père était très strict…Et nous revenions tous par le train le soir en dissertant sur tout avec le sentiment de détenir la vérité sur tout ! Quel programme ! Nous discutions des évènements qui semblaient se préparer à l’Est, mais avec un peu de légèreté, trop peut-être.

Pour nous, il nous semblait que la vie était douce. Mais pour certains jeunes, ce n’était pas le cas. Combien partaient travailler aussitôt après avoir obtenu le Certificat d’Etudes. Les gens n’étaient pas riches et les études étaient coûteuses. Alors bon nombre d’enfants de 12 ou 13 ans étaient « mis en apprentissage ». C’était dur pour beaucoup.
C’était notre vie de jeunes de banlieue et nous l’aimions telle qu’elle était. La famille y tenait une assez grande place. Les instituteurs, les professeurs, les chefs lorsqu’on travaillait étaient craints et respectés s’ils n’étaient pas toujours très aimés. C’était une vie calme, on faisait des projets réalisables ou non, en espérant toujours un avenir meilleur.
Mais voilà, des hommes en avaient décidé autrement et notre jeunesse est, elle aussi, restée à l’état de simple projet, avec arrêt obligatoire pour six ans et parfois arrêt définitif dans des circonstances dramatiques.
Et nous sommes devenus des adultes ; c’était la fin de cette jeunesse dont nous avions pu à peine profiter. Il reste quand même quelques beaux souvenirs…..

Geneviève   Montpellier, 9 novembre 2007

Ce texte est sous référencement IDDN. Toute utilisation de celui-ci doit avoir été précédée d'une demande à l'auteur 

Les souvenirs de Geneviève (Tome6)

Les souvenirs de Geneviève (Tome5)
Les souvenirs de Geneviève (Tome4)

Les souvenirs de Geneviève (Tome3)

Les souvenirs de Geneviève (Tome2)
Les souvenirs de Geneviève (suite)

Les souvenirs de Geneviève (août 1944)
18 Avril 1944
 

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C
Heureuse de voir ce texte et les photos jointes. Merci beaucoup..."la jeunesse s'en va et les écrits restent"...(une partie de proverbe empruntée...)
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